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Photo du rédacteurBaptiste Boulan

BEYROUTH

Dernière mise à jour : 28 févr. 2019

Février 2019


« Chaque pays a besoin de préserver son passé collectif »

Philippe Lazzarini, coordinateur spécial adjoint des Nations unies pour le Liban


 

BEYROUTH, PAYSAGE FRACTIONNE

Après quinze années de guerre civile et une reconstruction parfois anarchique, Beyrouth possède un visage architectural morcelé entre patrimoine témoignant de la guerre et construction moderne. En effet, ce qui interpelle quand on se balade dans cette ville, c'est la proximité de bâtiments de pierre, criblés de balles et de tours de verre ultra-modernes.


Se pose alors la question de la conservation de ce patrimoine qui fait référence à une période douloureuse qu'a pu connaitre le pays. Plusieurs questionnements apparaissent : Est-il important de composer avec ces immeubles faisant office de traces et de mémoire de la guerre ou est-il préférable de faire tabula rasa de tout ce qui se rapporte à cette période ? Ne pourrait-on pas transformer ce patrimoine en sites de mémoire collective comme initier par la Maison Jaune (cf plus bas) ?


Le rôle des architectes et des urbanistes, en lien avec les habitants et les politiques est alors indispensable afin de répondre à ces questions et d'imaginer le futur de cette ville.


BEIT BEIRUT / LA MAISON JAUNE

Datant de 1924, la "Maison Jaune", situé au carrefour Sodeco, est de style néo-ottoman et doit son appellation au grès ocre employé pour sa construction. Elle est située sur l'ancienne ligne de démarcation et a été un poste de contrôle avancé de francs-tireurs pendant la guerre civile. A la fin de la guerre, cette construction, dégradée était menacée de démolition. Les habitants et la Ville de Beyrouth ont alors décidé de la conserver en la réhabilitant en lieu de rencontre culturel et artistique. Sa reconversion débutée en 2008 est pratiquement achevée.



 

TRIPOLI, INSALUBRITE ET MODERNITE

Tripoli, métropole située au nord du Liban comporte des quartiers très pauvres tel que Bab el-Tebbaneh et Jabal Mohsen qui sont particulièrement touchés par le chômage et le sous-développement. Les immeubles sont vétustes et criblés de balles. Certain, troué par des bombes sont encore des lieux d'habitation. Plusieurs ONG et associations locales viennent en aide à ses habitants précaires. C'est le cas d'Offrejoie, une association qui a mené plusieurs chantiers de rénovation dans ces quartiers.



L'est de la ville est marqué par l'habitat insalubre et les quartiers qui peinent à se sortir de la pauvreté. A l'ouest, du coté du port, la foire internationale Rachid Karamé s'étend sur une centaine d'hectares.


Les grandes villes du Liban se sont développées de manière inégale par rapport à la capitale Beyrouth. De ce fait, dans les années cinquante, une nouvelle politique entre en jeu et prévoit un développement plus équitable entre les différentes régions du pays. C'est dans ce contexte que voit le jour le projet d'Oscar Niemeyer. C'est d'ailleurs son premier projet hors du continent américain. On retrouve son style architectural notamment à travers le maniement de la courbe ou l'utilisation de coupoles. Il imagine, à travers l'opportunité de ce projet, un ensemble urbain de logements, commerces, bureaux, équipements sportifs en plus de la foire en elle-même. Les travaux dureront huit ans avant de brutalement s'arrêter, à l'entrée en guerre du pays. Les structures des bâtiments sont inutilisée et abandonnées mais intactes.

« Si on veut faire une comparaison avec la peinture, on peut dire que Le Corbusier a été le Picasso et Oscar Niemeyer le Matisse de l’architecture. »

Jean Nouvel, Architecte



Le projet comporte une halle de 750 mètres de longueur, en forme de boomerang qui abritera les différents pavillons des nations représentées. L'entrée du lieu est marquée par un large porche, sous lequel une vaste rampe s'échappe. Au creux de la halle, diverses formes architecturales "mineures" partitionnent le grand parc. Le Musée du Liban, aux arcades d'inspiration traditionnelle de l'architecture libanaise dialogue avec le théâtre situé sous la coupole de béton armé. Un héliport surélevé devient le barycentre du projet. Enfin, une large rampe conduit à l'amphithéâtre en plein air signalé par une haute et fine arche.






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